La chaleur était pesante en ce début d’été sur les terres Iardienne. Le soleil frappait de toutes ses forces sur les peaux et écailles de tous les êtres peuplant ces sols arides. Au milieu du désert de sable et de caillou se dessinait une silhouette. Encore loin du camp, la démarche lente et sûre d’elle, la forme s’approchait. Les contours renvoyaient une lumière éblouissante, l’armure de la guerrière rendait à qui la croisait les rayons aveuglant de ce rude soleil.
Okinawa arpentait des pays depuis des jours, des mois peut-être. Elle avait quitté son clan pour se ressourcer sur les lieux de son enfance. Elle avait marché le cœur lourd et la tête pleine d’idées noires vers son passé. Elle avait un besoin incontrôlable de faire le point, seule avec elle-même. Les terres célestes où elle était née n’étaient plus qu’un lopin de terre clos, dont le sol était jonché des restes de tous les membres de sa tribu. C’était elle qui avait pris la vie de tous. Toute sa famille, ses amis avaient péris entre ses mains. Pourtant en se remémorant ces meurtres sanglants pour la plupart, elle n’éprouvait aucun regret, pas le moindre remord.
Marchant entre les squelettes elle retrouva enfin la sépulture de son père. Celui pour qui elle était devenue un assassin. Celui qui lui avait laissé l’armure qu’elle porte toujours actuellement. Ce qu’elle avait toujours désiré au plus profond d’elle était de devenir un cavalier de la mort comme l’étaient uniquement les hommes.
Elle fouilla dans la terre à l’endroit où son géniteur reposait. Elle grattait le sol jusqu’à ce qu’elle puisse récupérer sur la dépouille, un objet qu’elle ne pensait jamais avoir à utiliser et pourtant…
Elle resta dans ce lieu morbide, isolé à réfléchir sur elle-même avant de reprendre la route vers ses frères d’armes de Iar Arda.
Seule, elle avait énormément pensé à sa nouvelle famille. A ceux qui la soutenaient à présent, ceux qui ne la jugeait pas mais qui, elle l’espérait, attendaient un peu son retour. Une personne particulièrement obsédait ses pensées. Cette personne ne l’avait pas vraiment quitté et elle aurait aimé faire le chemin du retour avec elle. Ce guerrier, ne devait probablement pas avoir le temps de se soucier de son absence et pourtant elle pouvait dire que lui, lui avait énormément manqué.
Elle s’approchait du camp et savait que si elle avait été une étrangère, sa vie serait certainement en danger. Elle avançait souhaitant voir le visage de celui qui l’obsédait faire son apparition. Pourtant, rien n’apparaissait à l’horizon pour le moment.