An 3 de l'ère VictorienLe soleil se leva, sur ce petit village aux frontières d’Orepa, déclinant une magnifique palette de roses et de jaunes. L’air était frais, l’étang à proximité du village était recouvert de glace. Actarus avala son déjeuné (HRP : Ou petit déjeuné pour les français
) avant de sortir rejoindre son père qui l’attendait devant leur demeure. C’était un jeune garçon de taille moyenne, il venait d’avoir ses dix ans. Son visage était garnit d’une paire d’yeux bruns et de cheveux plus noirs que la nuit. Son père lui ressemblait en tous point, avec quelques années de plus.
Ils allaient se rendre, comme tous les jours, dans la forêt. Il y aidait son père en tant que « chasseur assistant ». Leur famille était modeste et tous les moyens étaient bons pour ramener plus d’argent à la maison. Ils se mirent alors en route. Le chemin était envahi par la végétation. A certains endroits, il disparaissait complètement. Après plusieurs heures de marches, ils aperçurent un faon accompagné de sa mère. Ils étaient en train de brouter l’herbe fraiche d’une clairière. Quelle chance, cette fois son père ne pourrait pas l’empêcher de tirer sous peine de voir l’une des proies s’échapper. Il banda donc son arc, tapis à l’orée de la forêt, en faisant le moins de bruit possible. Son père, lui, était déjà prêt. Lorsqu’il donnera le signal il pourra laisser sa flèche partir et son père sera fier de lui. L’enfant était attentif, aux aguets, il ne laissera pas sa proie s’en aller. Son père le toucha avec son pied, il comprit alors qu’il devait tirer. Il relâcha la corde tendue mais dans sa précipitation un crépitement se fit entendre, il venait d’écraser plusieurs branches d’arbre mort. La flèche se planta dans le sol et le faon disparut au travers des arbres. L’autre corps par contre était bel et bien mort, d’une flèche entre les côtes. Son père avait la chasse dans le sang, il pistait les animaux comme personne et ne ratait que très rarement une cible, même mouvante. Lui, n’avait jamais réussi à tué, du moins pas encore se disait-il. Il n’osait pas regarder son père, pour ne pas voir la honte dans ses yeux, mais celui-ci posa une main sur sa tête et frotta ses cheveux affectivement.
- Ce n’est pas bien grave, tu feras mieux la prochaine fois, fiston.
- Oui, père, sans doute.
Le garçon ne put rien dire de plus, il avait honte de lui. Il savait que ce faon représentait une somme non négligeable d’écu et ne pouvait se pardonner de les avoir fait perdre à sa famille. Il alla donc ramasser sa flèche et la remis dans son carquois. Son père prit la biche sur son dos en haletant et dit au jeune homme d’ouvrir le passage jusqu’au village. Une fois au village les deux chasseurs se rendirent chez le boucher afin de prendre quelques morceaux de leur proie et d’en vendre le reste. Ils vendirent les plus tendres et gardèrent les autres pour eux. Une fois cela fait, les deux homme rentrèrent chez eux afin de rapporter la viande à la maitresse de maison. La mère du petit Actarus était une femme de constitution moyenne. Elle avait de long cheveux aussi noirs que les siens et des yeux vert émeraude.
A peine son père avait-il souhaité le bonjour à sa femme et mit la viande où il le fallait qu’il prit une épée et en lança une, plus petite, à son fils. Cela allait bientôt faire 1 mois qu’Actarus subissait ces entrainements au maniement de l’épée. Lui n’y voyait aucune utilité mais il le faisait car son père le voulait. L’homme lui répétait sans cesse qu’il fallait savoir se défendre si un jour les indigènes des terres voisines attaquait le royaume. Une fois que l’enfant était essoufflé la nuit avait pour habitude de tomber. C’est seulement à ce moment qu’il voyait son calvaire se finir et qu’il pouvait rentrer chez lui pour apprécier un bon repas.
Ainsi était le quotidien d’Actarus…
( Comme les autres, j’me réserve le droit de changer
)